Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de JiPéL

TRAITE DES PRINCIPES ET DES REGLES DE LA PEINTURE.

25 Octobre 2011 , Rédigé par JiPéL Publié dans #Lecture

TRAITE DES PRINCIPES ET DES REGLES DE LA PEINTURE

PAR JEAN-ETIENNE LIOTARD,

PEINTRE, CITOYEN DE GENEVE.

 

Un très court ouvrage rédigé par un peintre très réputé en son temps et fort connu en Suisse.

 

Il n'y a pas de date de parution dans l'ouvrage que j'ai consulté. Toutefois Wikipédia, qui ne dit pas que des bêtises, signale que le livre serait paru en 1781. Jean-Etienne Liotard est né en 1702 et est décédé en 1789, et ce mince traité est bien l'ouvrage d'un peintre confirmé, en fin de carrière, qui veut faire connaître ses idées sur la peinture. Donc, va pour 1781.

 

Ce livre a été réédité de nombreuses fois. Récemment, en fac-similé chez Minkoff à Genève (1973) et tout dernièrement par les éditions Notari, toujours à Genève : 25 euros avec des illustrations en couleur.

 

On peut aussi trouver le texte au format PDF, ce que j'ai fait. Il est disponible sur le site de l'Université chinoise des Arts de Hong Kong ... Il s'agit là, très probablement, d'un texte établi à partir du fac-similé de 1973.

 

Affirmer que Liotard n'est pas progressiste en matière de peinture serait un euphémisme ...

De surcroit, il est très tranché dans ses opinions, peu indulgent et il ne doute pas d'être absolument dans le vrai. Son style littéraire le fait paraitre assez vantard, mais à sa décharge il faut se souvenir qu'il était le peintre de l'empereur d'Autriche et le plus célèbre des artistes suisses de son siècle, nul doute que cela doit monter à la tête.

 

Malgré ces petits défauts, son opuscule est tout de même bien intéressant et ce pour les raisons suivantes :

 

1) Tout d'abord J.E. Liotard est un grand professionnel du XVIIIème siècle qui expose dans son livre sa méthode, quelques-uns de ses trucs, les conceptions de son époque en matière de peinture. 

Même s'il est hors de question de ressusciter ces anciennes techniques (sauf à être restaurateur ou faussaire bien sûr), il est extrêmement instructif de les connaître, c'est pourquoi je recherche de tels écrits.

A ce propos, ceux qui s'inquiètent de Chardin apprendront avec tristesse qu'il n'a rien écrit sur sa technique (peut-être bien faute de savoir lire et écrire correctement), et les très rares personnes qui l'ont vu peindre n'ont pas laissé de témoignage ...

 

Du point de vue technique, la lecture du livre de Liotard ne peut qu'être fort instructive. Malheureusement les termes utilisés par l'auteur ne sont pas très faciles à comprendre. En s'y reprenant à plusieurs fois, on finit quand même par se faire une idée de ce que le peintre veut signifier. Par exemple, ses règles concernant le clair-obscur m'ont paru tout à fait captivantes, en tous cas je n'avais jamais vu le clair-obscur ainsi défini auparavant.

 

 

2) Liotard n'hésite pas à critiquer ses collègues. Il est un farouche partisan de la finition en peinture et ne supporte pas les "touches" trop visibles dans les tableaux. Pour Liotard, la touche visible c'est la laideur, l'horreur, la négation du métier de peintre qu'il connait, lui, à la perfection.

 

Qu'aurait il pensé des impressionnistes ? On frémit à seulement y penser.  

Bel exemple de la relativité du beau ...

 

 

3) Liotard n'hésite pas à règler leur compte à quelques infâmes barbouilleurs comme Rubens et Rembrandt ...

Hummm ... Qui aujourd'hui oserait s'en prendre à Picasso ou à van Gogh ... ?  Personne évidemment, ce ne serait pas vendeur ! Et pourtant, pourquoi pas ?

 

Nous avons en Liotard un peintre visiblement très compétent, justement célébré à son époque, qui considère comme médiocres les toiles de deux génies de la peinture. Ou faut-il écrire de deux peintres que nous considérons aujourd'hui comme des génies ?

 

Ou bien est-ce qu'à l'époque de Liotard on n'avait pas cette révérence pour les artistes du passé ? Ou bien ces deux là n'avaient pas encore acquis le statut de géants de l'art ?

 

Liotard était-il à ce point aveuglé par la gloire qu'il ne reconnut pas le talent de Rubens et de Rembrandt à cause de leur technique différente ?

 

Combien d'autres aujourd'hui, arguant d'une compétence vraie ou supposée, d'une célébrité réelle ou éphémère, portent-ils ainsi des jugements aussi ridicules que celui de Liotard ?

 

Relativité, quand tu nous tiens ...

 

Et moi, misérable, je ferai donc bien d'être plus prudent quand j'écris des horreurs sur cette chère Geneviève Asse.

Le ridicule ne tue plus, soit, mais sait on jamais...?

Eh bien, tant pis, je prends le risque et en l'occurrence, je crois qu'il n'est pas bien grand.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article