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Le blog de JiPéL

Comment débuter la peinture à l'huile ? (4) : Les couleurs

16 Novembre 2011 , Rédigé par JiPéL Publié dans #Débuter la peinture à l'huile

Article en constant remaniement.

 

Les couleurs.

 

Acheter de la peinture.

J'ai bien lu les conseils de certains auteurs de bons livres pour débutants :

"En matière de couleurs, n'achetez que le strict nécessaire ",  

"Ne vous encombrez pas de couleurs aux noms exotiques que vous n'utiliserez probablement jamais ", etc.

 

Bien entendu, comme bien d'autres débutants semble-t-il, je n'ai pas tenu compte de ces avertissements, pourtant pertinents, sinon de quoi vivraient les marchands de matériel pour Beaux Arts ?

 

Résultat : j'ai en stock vingt, peut-être trente tubes de peinture dont je n'ai su que faire pendant des années ... J'ai longtemps déploré ce gaspillage, d'autant que la peinture à l'huile est souvent très chère. Puis, découvrant d'autres techniques, j'ai fini par trouver une utilisation à ces couleurs. Ouf !

 

J'ai aussi acheté à vil prix (dans des solderies et autres endroits peu recommandables) des gros tubes de peinture de qualité "Étude", c'est-à-dire "fine" et non "extra-fine". Avec ces tubes, on n'a pas de complexe et on peut gaspiller sans vergogne ce dont je ne me suis pas privé. Pour faire des essais, qu'on ne montrera pas forcément, c'est l'idéal. 

 

Dans les mêmes solderies, je trouve depuis quelques années des tubes de peinture extra-fine (?) en 40 mL à un prix très faible : aux environs de 2 euros ... Il y a surement une grande différence de qualité avec les grandes marques, mais cela n'est pas flagrant.

 

Parfois aussi, il m'est arrivé de dénicher dans un vide-grenier ou pendant les soldes, des couleurs de très bonne marque (Sennelier, Lefranc, etc.) à prix réduit. C'est uniquement grâce à cela que j'ai pu acquérir quelques tubes très chers (dans les séries 6 et 7 chez Sennelier par exemple) comme les couleurs au cobalt ou au cadmium, qui sont d'habitude littéralement hors de prix.

 

Entre parenthèses, il existe des marques de peinture encore plus réputées et donc plus chères, que celles citées précédemment, par exemple Blockx ou encore Old Holland, considérée comme la Rolls de la peinture, tant par sa qualité que par son prix.

 

La palette de base.

En pratique, au cours des premières années, je n'ai utilisé que quelques couleurs, presque toujours les mêmes :

le blanc de titane évidemment,

les terres et les ocres,

le vert de vessie,

le bleu outremer,

le brun transparent,

le jaune de Naples,

le jaune Sénégal,

les couleurs dites de Mars (ce sont en fait des oxydes de fer, en peinture l'alchimie n'est jamais loin).

       De temps à autre, le besoin d'une touche de rouge ou de jaune vifs se faisait sentir,

        mais c'était plutôt rare finalement compte tenu des sujets que je peignais.

 

Toutefois, il existe bien d'autres techniques de peinture, plus gourmandes en couleur en quantité comme en qualité. Si on peint à la manière de Julian Merrow Smith par exemple, les couleurs au cobalt ou au cadmium, qui sont resplendissantes et inimitables, trouvent tout leur intérêt.

 

 

Les couleurs sont classées en deux, voire trois catégories : transparentes, opaques et semi-transparentes.

 

On ne fera pas la même chose avec un rouge de cadmium (opaque) et une laque de garance (rouge aussi, mais transparente). La seconde sera utilisée dans les mélanges et dans les glacis.

 

La terre de Sienne naturelle est normalement bien opaque tandis que la terre de Sienne brûlée est transparente.

 

Le blanc de titane est bien couvrant (opaque) tandis que le blanc de zinc l'est moins. Au sujet de ces blancs, les gens de métiers considèrent que le blanc de titane tire vers le jaune et le blanc de zinc vers le bleu ... J'avoue que ces nuances m'échappent encore.

 

Lorsque j'ai appris qu'il y existait plusieurs noirs à la disposition des peintres,  j'ai un peu ricané, car pour moi comme pour un célèbre philosophe franco-belge "noir c'est noir", un point c'est tout.

Et bien il se trouve que lui et moi nous trompions sur toute la ligne, en effet il y a, et depuis des siècles, de multiples noirs : noir d'ivoire, de fer, de pêche, de fumée, de vigne, ... sans parler des noirs obtenus par mélange et chacun a sa raison d'être.

Bon, là encore le débutant ne doit pas se tracasser avec ça : je me suis très longtemps contenté du noir d'ivoire de base.

 

Certains peintres disent que le noir ne leur sert qu'à une seule chose : peindre la pupille de l’œil ... C'est dire qu'ils ne l'utilisent pas beaucoup ! J'ai pris l'habitude de ne presque jamais utiliser de noir en tube (noir d'ivoire ou autre) pour peindre en noir... mais plutôt de réaliser un mélange de bleu outremer et de brun transparent, par exemple.

En revanche, on réalise des verts intéressants en mélangeant un peu de noir d'ivoire ou de pêche avec un jaune.

 

A ce propos, j'ai longtemps été embarrassé, pour ne pas dire plus, par les verts et d'ailleurs je ne suis pas encore tout à fait guéri ... Vert de vessie, vert oxyde de chrome, vert olive, vert de cobalt, de cadmium, Véronèse, il y a tant de nuances et jamais celle qui semble convenir.

En discutant avec divers peintres habiles dans la représentation de la végétation, j'ai appris que les verts les plus intéressants étaient obtenus par mélange. Chacun a sa recette, mais ce qui revient le plus souvent c'est le gris de Payne mélangé à un jaune, ou bien un noir et un jaune ; étant donné le nombre de noirs et de jaunes différents on comprend qu'on a là une multitude de nuances à disposition.

Et évidemment on peut aussi mélanger un bleu et un jaune, mais finalement ce n'est pas le cas le plus fréquent quand il s'agit de peindre le feuillage.

 

Des couleurs à bannir ?

J'ai noté que des auteurs de livres sur la peinture, qui pour certains sont aussi des peintres réputés, condamnent catégoriquement une ou plusieurs couleurs. Le problème est que d'un auteur à l'autre ce ne sont pas les mêmes couleurs qui sont concernées par la fatwa.

Ainsi, on peut lire ici que le bleu de Prusse doit être rejeté de la palette, alors que là il est écrit qu'un seul bleu sera toléré : le bleu de Prusse ...

J'ai trouvé des jugements similaires à propos de la terre d'Ombre brûlée, voire de toutes les terres, également au sujet des laques et de bien d'autres couleurs, qui sont accusées d'être peu solides ou bien envahissantes, ou encore salissantes ...

Vous constaterez qu'il est difficile de s'y retrouver. Toutefois, ces mises en garde, plus ou moins motivées, ne concernent pas vraiment le débutant.

 

D'autre part, il peut être intéressant de noter que bon nombre de couleurs ont vu leur préparation, et même leur formulation chimique, complètement modifiées par les industriels ces dernières dizaines d'années.

Le nom de la couleur peut être conservé alors que la fabrication, la composition chimique sont complètement différentes de ce qu'elles étaient à l'origine.

Les couleurs sont aujourd'hui globalement bien plus fiables à tous points de vue. Elles sont moins toxiques (car beaucoup l'étaient dans un passé assez récent), plus solides (moins sujettes à passer sous l'effet de la lumière), elles n'interagissent pas entre elles (comme le faisaient les couleurs au plomb avec celles qui contenaient du souffre).

Évidemment, ce ne sont plus exactement les couleurs utilisée par Ingres ou Chardin.

C'est pourquoi le jugement porté par un auteur des années 50 sur telle ou telle couleur n'est peut-être plus pertinent aujourd'hui. A fortiori pour les écrits du 19ème siècle ou plus anciens encore !

 

 

Les couleurs primaires.

Parfois je peins avec seulement les trois couleurs primaire ou supposées telles (plus le blanc bien entendu). Il n'est pas facile d'obtenir la teinte voulue par mélange et quasi-impossible (pour moi ...) de réaliser deux fois le même mélange. Toutefois c'est un exercice intéressant et très instructif.

J'utilise trois couleurs de la gamme Rembrandt : Bleu outremer foncé, Rouge permanent et Jaune citron. Bien sûr ce ne sont pas à proprement parler les trois couleurs primaires, mais c'en est, parait-il, une bonne approximation.

 

On trouvera à cette adresse peindre-avec-les-primaires, un article fort intéressant, bien que très technique, sur les couleurs primaires : définition, où les trouver, comment les utiliser, etc.

Les autres pages de ce même site sont également très riches d'informations concernant la technique ancienne de la peinture à l'huile.

 


     Comment débuter la peinture à l'huile ? (1) : Généralités

     Comment débuter la peinture à l'huile ? (2) : Le matériel

     Comment débuter la peinture à l'huile ? (3) : La documentation  

     Comment débuter la peinture à l'huile ? (5) : Le premier tableau

     Comment débuter la peinture à l'huile ? (6) : La copie

 

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