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Le blog de JiPéL

La question du support (bon marché ...).

2 Août 2011 , Rédigé par JiPéL Publié dans #Techniques

J'aimerais assez échanger avec des gens plus au fait de la peinture à l'huile à propos des supports. Surtout sur l'aspect économique, mais aussi (pourquoi pas ?) sur l'aspect technique, voire artistique.

 

Liste des différents supports que j'ai pu utiliser

 

1°) Les toiles.

J'ai attendu longtemps avant de me lancer à peindre sur une toile montée sur châssis.

Il me semblait que ce support devait être réservé à de vrais tableaux exécutés par des gens qui savent ce qu'ils font et qu'il aurait été très prétentieux de ma part d'utiliser ces précieuses toiles pour mes barbouillages.

Cependant, en fouinant chez les "soldeurs" j'ai trouvé des toiles, en coton, dans tous les formats ou presque, à des prix très abordables. Ce qui m'a permis quelques essais. Il est certain que ce support est très agréable, mais on constate vite qu'en plus d'être chères, les toiles sont encombrantes et fragiles. 

 

Les toiles sur châssis, c'est très bien quand on est un professionnel ou bien un amateur qui vend ou offre ses tableaux. Mais, si on en est au stade de l'apprentissage et qu'on ne veut pas ou qu'on ne peut pas utiliser de toiles, comment faire ?

 

La toile apprêtée pour la peinture à l'huile se vend aussi en rouleau (ce qui reste cher) et surtout en bloc de feuilles plus ou moins grandes. Ce dernier conditionnement est bien pratique pour des essais.

S'il advenait qu'une de ces tentatives réussissent, il sera toujours possible de coller ce morceau de toile sur un autre support avant de l'encadrer.

 

Autre possibilité de peindre sur toile sans avoir le problème du châssis : les cartons toilés.

Ils sont moitié moins chers que les toiles sur châssis (ce qui est encore assez élevé). Ils n'existent qu'en petit format : au-delà de 50 cm, ils ont tendance à gondoler.

 

 

 

2°) Le papier spécial.

On peut utiliser le papier préparé, vendu en bloc de divers formats.

C'est moins cher que les toiles, en tout cas celles de bonne qualité, mais ça reste tout de même assez onéreux.

Avantage : on peut peindre des deux cotés ...

Inconvénient : le papier gondole souvent (encore plus à l'acrylique), ce doit être un problème rencontré fréquemment, et résolu, par les aquarellistes.

 

 

 

3°) L'Isorel.

Pendant quelques temps, dans les supermarchés, j'ai récupéré les feuilles d'Isorel (enfin je crois que ça en est) qui séparent les rangées de packs de bouteilles d'eau dans les palettes. Une face est lisse et l'autre quadrillée de striures qui rappellent une toile tissée très grossièrement.

 

En triant attentivement, on peut (on pouvait ...) en trouver qui ne sont pas trop écrasées, ni déformées par l'humidité, tout en étant assez épaisses.

 

Après les avoir sciées au format voulu, il suffit de les préparer avec une peinture blanche, acrylique, bas de gamme, genre peinture pour plafond. Plusieurs couches sont nécessaires bien entendu, et sur les deux faces pour éviter le gondolement autant que faire se peut.

 

Pour les "grands" formats, il faut en plus finir le séchage bien à plat, sous presse (gros livres ...), si on veut espérer un support relativement plat.

 

En fait, question format il est difficile d'aller au-delà de 50, 60 cm sans châssis ou "parquetage". Ce qui reposerait le problème du prix. Sauf à fabriquer ses châssis soi-même, ce que je ne saurais faire. On peut en revanche parqueter facilement le dos du panneau avec des tasseaux, mais alors on en revient au problème de l'encombrement de l'objet auquel il faut ajouter celui du poids ...

 

 

Autre avantage de l'Isorel préparé de cette façon, on peut peindre sur les deux faces (comme pour le papier) et lorsque l'essai n'a pas été bon (assez fréquemment dans mon cas ...), après un séchage complet de la peinture à l'huile, un léger ponçage et de nouvelles couches d'acrylique blanc, on récupère un support tout neuf.

 

Toutefois, il semble qu'on ne trouve plus ces feuilles d'Isorel de récupération, du moins pas de la qualité voulue... Dommage, car cela permettait de procéder à des essais pour pas cher.

 

On peut toujours acheter de l'Isorel dans un magasin de bricolage. La qualité n'en sera que meilleure.

 

J'ai connu une peintre (Mme Scarpazza) qui utilisait avec bonheur ce support pour ses grands formats.

 

 

Avril 2018 :

Depuis deux ou trois ans je prépare les panneaux de MDF, de contreplaqué ou d'Isorel selon la méthode préconisée par le peintre Sergueï Toutounov.

 

Je prépare un mélange de peinture acrylique blanche pour murs & plafonds (2/3) avec de la colle à bois (1/3), j'y ajoute éventuellement quelques gouttes de colorant (terre de Sienne naturelle). Puis je passe deux ou trois couches de cette préparation sur le support en ponçant légèrement entre les couches.

 

 

 

4°) Le contreplaqué.

Il a une bien meilleure tenue que l'Isorel, ne nécessite pas de châssis (sauf peut être dans les très grands formats) car il ne se déforme (presque) pas lors de la préparation. Il présente deux faces quasiment lisses. Il se prépare donc beaucoup plus facilement que l'Isorel et est nettement plus solide.

 

Mais là aussi il y a le coût : se procurer un panneau de contreplaqué "à la découpe" dans un magasin de bricolage revient à cher : facilement pour 15 euros le mètre carré, souvent davantage en fonction de l'épaisseur. Et il faut être attentif à l'état de la surface, fréquemment abimée par les manipulations.

 

De plus, pour les grands formats, il faut tenir compte du poids.

 

 

 

5°) Le médium ou MDF.

Suite au conseil de Valérie (du blog "Apprendre à dessiner") j'ai essayé le MDF (Medium Density Fiberboard) plus couramment appelé médium. J'ai eu quelques difficultés à en trouver dans l'épaisseur voulue (6 mm). On peut aisément s'en procurer en 10, 15 voire 18 mm d'épaisseur, mais les panneaux seraient alors très lourds.

 

J'ai acheté trois panneaux de taille moyenne (50 cm x 40 cm) en 6 mm d'épaisseur donc. La surface en est parfaitement lisse.

 

J'ai peint une face de chacun de ces panneaux avec de la peinture acrylique blanche pour plafond (3 couches). Après séchage, il n'y a qu'une faible déformation due à la peinture, contrairement à ce qui se passe avec l'Isorel qui se courbe énormément.

 

Une autre fois, je préparerai les deux faces du panneau de MDF simultanément pour voir s'il y a encore une déformation. 

 

Le prix de ce matériau est très intéressant puisque chacun de ces panneaux ("à la découpe") ne coûtent que 2,20 euros pièce.

 

 

Nov. 2016. Jamais content !

J'ai abondamment utilisé le MDF qui reste un support très pratique tout en étant bon marché. Toutefois, depuis quelques mois, j'apprécie le grain de la toile qui permet de brouiller les lignes et qui oblige à ne pas insister sur les détails ; à cet égard le coté lisse du MDF me semble maintenant dérangeant ...

 

 

 

6°) Papier et carton.

* Ayant entendu parler de gens qui peignent à l'huile directement sur du papier fort (300 g/m2), j'ai voulu tester ce support après avoir trouvé des blocs de papiers aquarelle (24 x 32 cm) trouvé à moins que rien chez un "soldeur" : aucun problème si ce n'est le gondolement...

Comme à l'aquarelle, il faut maintenir la feuille en tension pendant le travail si on veut éviter la déformation.

 

Je ne connais pas le tarif ordinaire du papier de ce grammage.

 

Bien sûr, on lira aussi que le papier, attaqué par l'acide contenu dans l'huile de lin, se détruira avec le temps, ce qui le rend impropre à la peinture à l'huile... Évidemment, si on peint des chefs d’œuvre qui seront admirés dans les siècles futurs, cela peut être un grave problème, mais on n'en est pas là, n'est ce pas ? Aussi utilisons le papier sans crainte.

Il semblerait d'ailleurs que nombre d’œuvres célèbres sont peintes sur papier lui même collé ensuite sur toile !

 

* J'ai récupéré une très grande feuille de carton fort (au moins 4 mm d'épaisseur et près de 2 m2). Après y avoir découpé quelques petits formats (15 x 18 cm) je les ai recouverts d'une couche de gesso acrylique. Il a été ensuite très agréable de peindre dessus.

 

* J'ai aussi retrouvé un petit lot de feuilles (32 x 45 cm environ) de carton plus mince (1 mm) qui devaient servir de couverture à un rapport de thèse. L'une des faces est d'ailleurs imprimée et de plus légèrement texturée. Il a été très facile et très agréable de peindre à l'huile sur ce support improvisé.

 

* Depuis peu (novembre 2016), j'essaie de peindre sur du papier ... peint.

J'en ai essayé plusieurs. Les papiers peints standards sont beaucoup trop fragiles, mais il semble que le papier dit "intissé", renforcé d'une trame donc plus robuste, se prête bien à la peinture à l'huile, ainsi que les papiers "vinyl".

Par exemple, je me suis procuré à vil prix tout un rouleau de papier peint noir (intissé) qui me permet de faire des essais sans arrière-pensée (avec de la peinture bon marché en plus !).

 

J'envisage maintenant d'essayer le papier "de rénovation" (intissé également). Il est généralement blanc et certains modèles présentent un aspect tramé se rapprochant pas mal de la toile.

On peut trouver ce papier de rénovation dans les magasins de papiers peints (4murs, etc.) à un peu moins d'un euro le m2 (rouleau de 25 m2), alors que la toile de coton enduite, vendue en rouleau, est au mieux à 8 euros/m2.

 

Avril 2018. J'ai essayé ce "papier" particulier : Voir cet article.

 

 

7°) Métal.

Autrefois on a peint sur des feuilles de cuivre. Personnellement je n'ai jamais essayé ce support. Il doit bien y avoir un intérêt à utiliser un support métallique mais j'avoue ignorer lequel.

 

 

8°) Verre.

 

 

9°) Autre ?

Galets, ardoises, vieux bidons de lait, arrosoir, ...

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M
Essayez le carrelage ou le verre ! Impossibles à déformer. Il faut un apprêt spécial par contre.
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S
Bonjour JiPél.<br /> Tout simplement merci pour les renseignements que je viens de lire.<br /> J'ai fait un marque page pour y revenir selon mes besoins. :)
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J
Bonjour<br /> Content d'avoir pu vous être utile. Toutefois ne perdez pas de vue que ce ne sont là que les réflexions d'un peintre amateur ...<br /> Vous faites de la peinture à l'huile également ?<br /> Cordialement.
A
oui et non. Toutes les toiles peuvent faire l'affaire dans le sens où en effet elles peuvent toutes recevoir de la peinture à l'huile, on peut toutes les utiliser comme support.<br /> En revanche, elles ont des différences.<br /> Le coton est pas très chère mais il est plus fragile, il a tendance à se détendre sur châssis.<br /> Le lin est la meilleure qualité, plus résistant, plus solide et il existe des grains différents.<br /> Sinon, des toiles mixtes (coton/lin) sont de bonnes alternatives. Mais on les trouve pas chez tous les commerçants.<br /> Et enfin, dernier cas : La toile synthétique. Elle fait très bien l'affaire et c'est la moins chère de toutes.
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J
<br /> <br /> D'accord.<br /> <br /> <br /> Mais là je ne parlais que des toiles à coller sur des panneaux, pas des toiles à tendre sur des chassis.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Les cartons-toilés! C'est de la véritable toile collée sur du carton rigide. Ils se trouvent dans tous les commerces de matériels artistiques. Pour moins de 5€ vous avez pas mal de formats<br /> disponibles. C'est un bon compromis car le prix est raisonnable est en plus c'est adéquate pour la technique à l'huile. Vous avez beau peindre pour le plaisir, si jamais vous réalisez un travail<br /> que vous trouvez réussi et dont vous êtes fiers, c'est encore mieux s'il se conserve! :)
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J
<br /> <br /> Oui j'ai essayé ce support aussi bien sûr, mais en grand format il a tendance à se voiler et son prix est exagérément élevé.<br /> <br /> <br /> Raison pour laquelle, comme ma collègue Valérie, je me suis tourné finalement vers le "Médium" ou MDF.<br /> <br /> <br /> Une solution serait de coller de la toile sur du MDF. J'ai lu quelque part que n'importe quelle toile fait l'affaire ... Est ce vrai ?<br /> <br /> <br /> <br />